NutriBonSens

Jean-Marc Lebourg
Chercheur indépendant
Spécialisé en nutrition
Expert en alimentation Seignalet
Consultations et coaching à distance

Faut-il manger bio ?

Faut il manger bio ?

Faut-il manger bio ? Décryptage sur un sujet souvent mal cerné… Le bio est de plus en plus adopté c’est indéniable.Il aura fallu du temps car, il existe depuis des dizaines d’années… Sa popularité est le résultat d’une prise de conscience par le grand public, et par voie de conséquence d’une large couverture médiatique.Le bio est lié à la santé humaine et à celle de l’environnement, il est donc d’une importance cruciale, mais il est sujet à controverses car il dérange, car il est parfois mal compris… Je ne peux pas ici couvrir tout le dossier du bio tant il est complexe et tant il y a dire, mais je vais tenter de dégager l’essentiel des faits et de ce que j’en pense, sachant que j’y reviendrai régulièrement dans d’autres articles. Tâchons principalement d’y voir clair, en faisant fonctionner le bon sens et en relativisant la situation !   Les faits Le terme « bio » est la contraction d’ « agriculture biologique » qui est un mode de culture naturel, sans pesticides, engrais et autres produits chimiques utilisés dans l’agriculture conventionnelle. Le principe est de ne pas détruire l’environnement, et d’obtenir un aliment dépourvu, autant que possible, d’éléments chimiques nuisibles à la consommation humaine ou animale. La filière concerne donc toute l’agriculture ! Des céréales, aux fruits et légumes en passant par la viande y compris les poissons d’élevage…Pour les céréales, fruits et légumes on comprend donc qu’aucun produit chimique (c.a.d. aucun produit de synthèse ou artificiel) n’est utilisé pendant la culture.Pour la viande et le poisson, il s’agit d’animaux qui proviennent d’élevage où l’alimentation de ces animaux provient elle-même de l’agriculture biologique. Voilà pour le principe de base. Mais beaucoup d’autres éléments entrent en jeu, car il y a aussi la transformation, le conditionnement et le stockage des aliments, et là il y a quantité de procédés qui peuvent faire intervenir des produits chimiques ou traitements physique (ionisation…) En principe les entrepreneurs bio sont des gens passionnés et avec des valeurs qui les conduiront à ne pas utiliser de procédés artificiels, du plantage de la graine jusqu’à l’emballage, et au stockage dans les rayons des magasins, mais… Pour éviter les tromperies, les abus etc., et pour que le consommateur ait une sorte de garantie, il a fallu créer des labels de l’agriculture biologique qui réglementent plus ou moins officiellement la filière bio ! L’une des premières, et la plus connue en France à ce jour, est la charte AB qui apparait sous forme d’un petit logo sur chaque produit qui la respecte. Pour en savoir plus vous trouverez tout dans les textes réglementaires. Cette charte existe depuis 1985 mais s’est ensuite alignée, en 2001, sur le label bio européen qui se trouve être moins contraignant que le label AB français d’origine. Il existe des labels dans chaque pays qui varient plus ou moins sur ce qui est autorisé ou pas…Au final c’est très compliqué de s’y retrouver, certes, mais l’essentiel est déjà là dans tous ces labels et c’est le principal ! Il existe également des labels privés ou issus d’associations, comme le label DEMETER (agriculture bio-dynamique), qui sont parfois bien plus poussés sur les critères à respecter pour obtenir un produit le plus naturel possible, respecter encore mieux l’environnement, ainsi que le travail et les cycles de vie.   Les effets du bio Je ne vais pas revenir sur les désastres occasionnés à la nature par les pesticides, engrais et tous les autres produits chimiques (il y en a des centaines) qu’utilise l’agriculture non-bio, car il faudrait y consacrer un livre et je suis certain que vous avez déjà entendu beaucoup à ce sujet. Je vais plutôt parler de choses évidentes, mais qu’on n’évoque pas toujours, et pour lesquelles beaucoup d’entre nous passent finalement à côté. Première chose à savoir : le bio n’est pas forcément diététique ! Je tiens à bien préciser cet élément qui est une source de confusion souvent rencontrée.Je m’explique : si vos habitudes vont vers des repas trop riches en glucides et lipides, (par exemple : viande + pâtes ou frites, puis fromage et dessert), vous allez tout droit vers de graves risques de détérioration de votre santé, et consommer la même chose en bio n’y changera rien du tout !!!En d’autres mots : trop de crème fraiche ou de sucre, ça n’est pas bon pour la santé, que ça soit bio ou pas !Par contre si déjà vous avez une alimentation équilibrée, et que vous souhaitez préserver la nature, et votre santé, de l’altération par les produits chimiques et donc de maladies supplémentaires, vous avez tout intérêt à manger bio. Les détracteurs du bio s’appuient parfois sur le fait que certains aliments bio ne sont pas exempts de pesticides, car ceux-ci sont présents partout dans l’environnement…C’est vrai. Mais ce qu’ils oublient, entre autres, c’est qu’il y en a infiniment moins que dans les produits non bios directement arrosés de dizaines de produits chimiques…Le bio c’est donc, dans le principe, bien moins pire que l’agriculture traditionnelle, forcément, c’est incontournable ! L’autre controverse c’est la réelle dangerosité des résidus de produis chimiques contenus dans la nourriture non bio, qui fait dire à certains que le bio est superflu.Sur ce point on peut toujours se noyer dans les nombreuses études qui cherchent à établir une relation directe entre l’apparition de maladies, et la quantité de produis chimiques absorbés par l’alimentation non bio. C’est la raison pour laquelle je ne donnerai pas dans cet article, de liens vers telle ou telle étude, car chaque mois de nouvelles études sortent, avec des résultats et des interprétations contradictoires.Certaines d’entre elles concluent positivement en établissant, par exemple, un lien entre cancer et pesticides etc. mais il est encore très difficile de prendre tous les éléments en compte pour apporter une preuve directe et indiscutable dans un sens ou dans l’autre.Ce qui est remarquable par contre, c’est l’augmentation globale des « maladies de civilisation » (cancers, parkinson, alzheimer, maladies auto-immunes…) depuis l’apparition des polluants de toute sorte, que ça soit dans l’alimentation, l’air, la terre ou l’eau…Et comme l’agriculture non bio pollue tous ces éléments là, ça n’est